Syndrome de Marfan et stature : peut-on être petit et avoir ce syndrome ? | March

Syndrome de Marfan et stature : peut-on être petit et avoir ce syndrome ?

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Marfan Syndrome

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March

il y a 2 mois

Pouvez-vous être court et avoir le syndrome de Marfan ?

Le syndrome de Marfan est un trouble génétique qui impacte le tissu conjonctif du corps—le matériau qui sert de support aux organes, aux os et aux vaisseaux sanguins. Cette condition est causée par une mutation dans le gène FBN1, qui fournit le plan pour une protéine appelée fibrilline-1. Cette protéine est cruciale pour donner au tissu conjonctif sa force et son élasticité. Sans suffisamment de fibrilline-1 fonctionnelle, les tissus du corps deviennent faibles et sujets à l'étirement.

Ce défaut génétique est généralement transmis par un parent ayant la condition. Suivant un schéma d'hérédité autosomique dominante, un enfant d'un parent affecté a 50 % de chances d'hériter du trouble. Cependant, dans environ 25 % des cas, le syndrome de Marfan résulte d'une nouvelle mutation spontanée dans le gène FBN1 chez une personne sans antécédents familiaux de la maladie.

La misconception commune : le corps grand et élancé

L'image la plus reconnaissable associée au syndrome de Marfan est celle d'un individu exceptionnellement grand et mince. Cette apparence physique, connue sous le nom d'habitus marfanoid, est un signe classique et souvent le premier indice qui mène à un diagnostic. Elle se produit parce que la protéine fibrilline-1 défectueuse permet aux longs os du corps de croître plus que ce qu'ils feraient normalement.

Ce stéréotype se caractérise par plusieurs caractéristiques distinctes :

  • Taille significative : Les individus sont souvent beaucoup plus grands que leurs membres de la famille, avec une silhouette élancée et peu de graisse corporelle.
  • Membres disproportionnés : Un indicateur clé est une envergure supérieure à la taille de la personne. Cette disproportion, appelée dolichosténomélie, est un signe plus spécifique que la taille seule.
  • Doigts et orteils longs : Connue médicalement sous le nom d'arachnodactylie, ou "doigts d'araignée", cela peut être vérifié par des tests cliniques simples tels que le "signe du pouce" et le "signe du poignet", qui démontrent la combinaison de longs doigts et de poignets fins.
  • Traits faciaux distincts : Un visage long et étroit, un palais haut-arqué qui entraîne des dents encombrées, et une petite mâchoire ou une mâchoire en retrait sont également communs.

La réalité : le syndrome de Marfan sans taille exceptionnelle

Bien que le stéréotype de la hauteur soit bien connu, il s'agit d'une idée fausse significative que tout le monde atteint du syndrome de Marfan soit grand. Les effets de la maladie varient considérablement d'une personne à l'autre, et un individu peut avoir la condition tout en étant de taille moyenne ou même courte. La taille n'est qu'un élément d'un tableau diagnostique bien plus large et complexe.

Variabilité génétique

La mutation du gène FBN1 a ce que l'on appelle une "expressivité variable", ce qui signifie qu'elle peut se manifester de mille manières différentes, même au sein de la même famille. Tout comme une personne peut avoir de graves problèmes cardiaques tandis qu'un proche n'a que des problèmes oculaires légers, l'effet sur la croissance squelettique n'est pas uniforme. Un individu peut porter la mutation génique sans connaître l'excès osseux significatif qui mène à la taille grande. Ils peuvent avoir une taille tout à fait moyenne tout en affrontant les complications invisibles et plus dangereuses du syndrome, telles qu'une aorte en augmentation.

L'influence de la génétique familiale

Le plan génétique sous-jacent d'une personne pour la taille, hérité de sa famille, joue un rôle crucial. Si quelqu'un vient d'une famille génétiquement prédisposée à être court, avoir le syndrome de Marfan pourrait les rendre plus grands que leurs proches mais pas nécessairement "grands" par rapport à la population générale. Leur taille finale pourrait facilement tomber dans la plage moyenne. Dans ces cas, d'autres signes physiques—comme une grande envergure, l'arachnodactylie, ou une colonne vertébrale courbée—deviendront des indices bien plus importants pour le diagnostic que la taille seule.

Impact des complications squelettiques

D'autres problèmes squelettiques courants dans le syndrome de Marfan peuvent directement réduire la taille mesurée d'une personne. Une scoliose sévère (une courbure latérale de la colonne vertébrale) ou une cyphose (un arrondi avant du dos) sont des complications fréquentes qui peuvent entraîner une perte de stature significative. Cela peut faire paraître un individu beaucoup plus court que ce que ses membres laisseraient supposer. Ainsi, même si quelqu'un a les bras et jambes caractéristiquement longs, sa hauteur debout globale pourrait être masquée par l'impact structurel d'une colonne vertébrale courbée ou d'autres changements posturaux.

Le diagnostic est plus qu'une simple hauteur

Parce que des signes physiques comme la stature peuvent être trompeurs, diagnostiquer le syndrome de Marfan nécessite une évaluation approfondie par une équipe de spécialistes médicaux. Les médecins ne peuvent pas se fier à une seule caractéristique ; au lieu de cela, ils agissent comme des détectives, recueillant des indices provenant de différents systèmes corporels pour établir un tableau clinique complet.

Évaluation cardiovasculaire

La partie la plus critique du processus diagnostic implique l'évaluation du cœur et de l'aorte en raison du risque de complications mettant la vie en danger. L'outil principal est l'échocardiogramme, un échographie qui crée des images du cœur. Ce test permet aux médecins de mesurer précisément l'aorte pour vérifier la présence d'un anévrisme (une dilatation) et d'examiner les valves cardiaques, en particulier la valve mitrale, pour détecter une faiblesse ou des fuites. Ces résultats sont des critères majeurs pour un diagnostic.

Examen oculaire

Un examen de la vue détaillé par un ophtalmologiste est essentiel, car certains problèmes oculaires sont très spécifiques au syndrome de Marfan. Le test le plus important est un examen à lampe à fente, réalisé après dilatation des pupilles. Cela permet au médecin de rechercher une ectopie lenticulaire—une dislocation du cristallin de l'œil—qui est un signe caractéristique de la condition. L'examen permet également de dépister un risque accru de décollement de la rétine, de glaucome et de cataractes précoce.

Tests génétiques

Lorsque les signes physiques sont peu clairs ou qu'il existe des antécédents familiaux, un test génétique peut fournir une réponse définitive. Un test sanguin peut identifier une mutation dans le gène FBN1, confirmant le diagnostic. Cela est particulièrement précieux pour les membres de la famille, car cela peut déterminer s'ils ont hérité du gène même avec peu ou pas de symptômes, permettant une surveillance proactive et des soins vitaux. Cependant, un test négatif n'élimine pas complètement la condition, car toutes les mutations causatives ne sont pas connues.

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il y a 2 mois

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